Les visées thérapeutiques de la méditation 

Avez-vous déjà rencontré une personne qui médite dans le but d’être moins en santé ou pour être malheureuse ? En fait, c’est tout le contraire. Quel que soit l’enrobage que l’on donne à sa motivation, les visées thérapeutiques et philosophiques ne sont jamais loin.  La quête de sens et la méditation s’entrecroisent, elles sont même inséparables. Alors que la pensée est l’essence de la philosophie et du sens, la présence est la raison d’être de la méditation. La méditation est le lieu privilégié du déploiement de la conscience. La dimension thérapeutique de la méditation requiert les deux pôles complémentaire de la philosophie et de la présence, ou si vous préférez le terme plus contemporain de pleine conscience.  

Les motifs thérapeutiques de la méditation

 

Accéder définitivement à la voie vers [la] transcendance, telle est la finalité du chemin initiatique, le grand pouvoir de la méditation. Karfried Graf Dürckheim

  Lorsqu’il est question des motifs thérapeutiques, la première difficulté que nous rencontrons est de s’extirper de la notion de pathologie issue de la médecine moderne ou de la simpliste quête d’un mieux-être personnel.

Pour comprendre la véritable portée thérapeutique de la médiation nous devons revenir à sa source et délaisser l’aspect consumériste dans lequel elle est engluée.

 

Renouer avec les soins de l’âme

La psychologie médicale a délaissé les soins de l’âme pour accorder une importance quasi démesurée à la technologie et à la lutte contre la pathologie. De son côté, la pratique de la méditation se passe d’objectifs. La vigilance dans la puissance du silence et la force de l’immobilité suffisent pour renouer avec l’âme. Ce n’est que lorsque le pratiquant aura acquis un esprit stable et désencombré des multiples préoccupations qui jusqu’ici empêchaient une claire vision, que le véritable motif de guérison se précisera et qu’il pourra commencer à travailler vraiment. Déjà, dans ce processus alchimique de purification du trop et de l’inutile la méditation fait oeuvre de guérison.

Les quatre éléments thérapeutiques de la méditation

Nous pouvons pour le moment, résumer les visées thérapeutiques à ces quatre éléments

Premier motif — retrouver l’unité perdue

La méditation aide à rétablir l’unité du corps et de l’esprit ainsi que sa relation au monde. La rupture avec son identité profonde est la désolation de l’homme contemporain. Cette brisure se reconnaît au stress constant qu’il éprouve et qui dans une large mesure, est responsable des problèmes de santé mentale tel que l’anxiété, la dépression et divers troubles relationnels.

Compris ainsi, méditer est l’acte de présence à l’unicité fondatrice.

La méditation cultive l’art de la simplicité qui redonne à l’être sa puissance naturelle pour faire face à la souffrance. Elle lui enseigne l’humilité nécessaire afin qu’il se souvienne de son appartenance avec la profondeur de la vie. 

Deuxième motif — restaurer l’intention première

La méditation aide à retrouver la maîtrise de la pensée en développant la capacité d’attention et la direction du mouvement originel. L’intention pure (ou première) est une énergie transparente et simple qui vient du cœur lorsqu’elle n’est pas liée à un objet extérieur. L’intention et l’attention percent le voile des images que nous fabriquons et qui conditionnent nos objectifs de vie — souvent inatteignables.

Grâce à la capacité d’attention que la méditation aide à développer, l’accès à notre véritable nature devient possible.  

Troisième motif — s’affranchir et créer

 

«L’âme s’épanouit quand elle reconnaît un facteur divin dans toute entreprise humaine…  Thomas Moore

La méditation propose un chemin radical pour cesser de s’attacher aux messages du passé qui résonnent encore et paralysent toutes tentatives pour aller de l’avant. Dépasser les barrières des conditionnements redonne à l’âme ses forces créatrices et sa capacité d’imagination pour construire un monde meilleur.

Méditer, c’est participer à la beauté originelle. Aucune exigence, seule l’union comble le fossé.

 

Quatrième motif — la participation et l’union 

La méditation est l’antithèse de l’isolement parce qu’elle développe la capacité de présence (d’attention) à la profondeur de l’existence. Se sentir personnellement concerné par la vie est en soi un bien immense, mais réaliser que la vie elle-même est attentionnée envers nous est une révélation qui renverse tout sentiment d’exclusion. L’empathie est le fait d’être de participer au monde qui nous entoure en étant concerné. Elle est une qualité spirituelle naturelle de l’être humain qui agit grâce à l’union du corps, du cœur et de l’esprit. L’empathie se reconnaît par la bienveillance manifestée envers la vie qui prend le chemin de soi, des autres et du monde.

La méditation est le yoga actif de l’amour et non l’enfermement en soi-même avec l’illusion de se réaliser détachée du monde. 

En conclusion — Les visées thérapeutique de la méditation

Retrouver l’unité perdue, restaurer l’intention, s’affranchir et créer, participer au fondement de la vie, tels sont les quatre principaux motifs de guérison fondamentale. La méditation emprunte le chemin initiatique lorsqu’elle conduit au mystère de l’Être. Le paradoxe, c’est le non-attachement aux buts et aux objectifs personnels qui trace ce chemin.

Pour aller plus loin…

Le prochain article de cette série traite des quatre raisons philosophiques de la méditation. Pour lire sur ce thème de la valeur thérapeutique de la méditation.—Dr. Jacques Vigne Un livre : La science et l’âme du monde de Michel Cazenave Pour s’initier pas à pas à la méditation : « Apprendre à méditer en dix leçons faciles» La série d’articles : «Apprendre à méditer…»