C’est l’automne

Nous fermons les volets de la cuisine d’été, nous rangeons les accessoires extérieurs. C’est le temps de la récolte et des provisions qui serviront à la saison froide. Les cycles de la vie humaine s’accordent à ces travaux. 

Nous explorons avec ce premier article sur les saisons de l’âme, le sens de ce passage. Nous fermons certains volets de notre existence, recueillons les fruits des expériences passées pour préparer ce qui vient. Les bruits du dehors s’estompent et un nouvel espace intérieur s’ouvre, plus calme, qui permet d’entendre la question qui nous vient de l’âme. Qu’avons-nous apporté à la vie qui nous est donnée? 

Christiane Singer, qui avait le don d’attirer le regard sur le secret des choses, demandait.

Quel est ton héritage au monde?

… Qu’as-tu transporté à la sauvette dans ton cœur ou contre ton cœur dans ce long exode de ta vie?

Quel livre as-tu fait revivre en l’aimant?

Quel poème en le récitant à haute voix dans le vent?

Quelle sonate en l’écoutant de tous les pores de ta peau?

À quel homme, à quelle femme as-tu reflété sa splendeur secrète?

Qu’as-tu magnifié?

Qu’as-tu exalté?

Dis-moi ton héritage.

Oui, quelle passion, quelle lumière, quelle espérance en moi, a germé dans le cœur des autres? Quelles sont les traces de mon passage à ce jour?

Et l’âme, de redemander…

Les automnes de l’âme (parce que plusieurs automnes jalonnent notre existence) sont davantage qu’un bilan d’affaire sur les biens amassés et les déficits comptables. La question se déplace dans un ailleurs plus intime. Et l’âme, de redemander. Vers quel Bien me suis-je tourné? Quelle Vérité mon être a-t-il proclamée? Encore. Quelle est, à ce jour, ma contribution, à la réparation du monde?

Durant cet automne intérieur, l’accueil devient tout aussi important que la récolte. L’espace automnal libère nos mains des chaînes de productions pour ouvrir sur le don reçu et transmis. Celui de la vie simple. C’est un temps privilégié (mais non le seul) pour reconnaître la présence d’êtres qui nous ont protégés, aidés, guidés. Un regard attentif dévoile l’illusion de la croyance que nous étions seuls.es. La gratitude est le cadeau immense de l’automne.

L’art de reconnaître les saisons intérieures

Apprendre du temps qui va, comme des saisons intérieures, nous aide à participer aux cycles extérieurs et intérieurs de la vie.

L’automne se définit comme la saison de la maturité. Sans être une période de dormance, son rythme plus lent nous convie à encore plus de conscience sur notre responsabilité face à la vie, et non pas seulement sur notre vie.

Les arcanes nouveaux

Chaque saison, de la vie humaine possède une dynamique qui favorise des actions et une direction particulières. Leurs arcanes livrent leurs secrets selon notre ouverture à accueillir l’inédit. Mais, pour que cela advienne, il nous faut nous désencombrer afin de faire place au renouveau.

Et pour ne pas simplifier les choses, disons pour le moment que les intersaisons sont faites d’un mélange d’énergies entre la période qui se termine et celle qui se prépare. Certains volets de notre vie sont mis clos. Rien n’est tranché de façon claire dans ces diagonales. Les intersaisons sont le royaume du clair-obscur.

Lors des prochains articles

Nous explorerons ensemble le travail à accomplir avant que l’hiver ne survienne. Vous verrez, l’automne est une saison polychrome riche de découvertes.