Dans le premier texte de cette série, Traverser les périodes troubles I — La vision nous invoquions brièvement avec Scott Peck la crainte de la douleur qui nous pousse à éviter les problèmes. Cette stratégie de protection a cependant un revers. Elle fait s’amalgamer les difficultés pour former un amas de situations problématiques toxiques pour l’ensemble de notre existence.
Ces problèmes peuvent être de nature de santé, ou relationnelle ou encore économique. Un exemple au plan planétaire (et qui est aussi individuel) est celui de la pollution et les coûts astronomiques engendrés parce que nous avons nié la situation trop longtemps.
Je vous propose donc deux exercices préliminaires pour reconnaître comment vous affecte les situations troubles ou dans l’autre cas, l’agglomération de problèmes qui génèrent des tempêtes dans votre vie.
Premier exercice
Prenez un moment avec vous-même.
Laissez venir à votre esprit vos sensations, vos émotions et vos pensées.
Observez ce qui se passe en vous. Quelle est votre expérience lorsque vient le temps de vous attarder à votre situation ? Noter dans votre cahier vos observations. Vous pouvez, si cela est aidant, utiliser les fonctions psychologiques avec l’étoile d’Assagioli : que ressentez-vous dans votre corps en ce moment ?
Quelles sont vos pensées concernant votre situation ? Vos émotions et vos sentiments ; ressentez-vous de la crainte ou de la colère ? Si oui, précisez.
Qu’imaginez-vous, avez-vous des fantaisies à ce sujet ? Que désirez-vous ?
Accueillez votre expérience sans la juger. Respirez doucement. Prenez le temps de terminer cet exercice avant de poursuivre la lecture de ce texte.
Deuxième exercice
Revenez à votre situation problématique.
Avec le plus de vérité et de précision possible. Répondez à ces questions :
– Quelles sont mes véritables tentatives de solutions (liste des essais) ?
– Est-ce que je les ai poursuivies jusqu’au bout (liste des motifs) ?
– Est-ce que je persévère dans les mises en pratique qui m’ont été suggérées ? Est-ce que j’ai tendance à butiner d’une solution à une autre ?
– Est-ce que j’ai tendance à rejeter sur l’autre la cause de ce problème ?
– Est-ce que j’ai tendance à reporter la solution ou nier la situation, en me disant : je réglerai cela plus tard, ou encore en pensant ce n’est pas si grave après tout ? À quoi bon ?
Un point — très important : reconnaître l’impact de cette situation trouble sur ma santé globale.
– santé physique
– De quelle manière m’affecte cette situation qui perdure ?
Exemple : insomnie, désordre au plan alimentaire, hypertension artérielle…
– santé psychologique
– Confusion mentale (le simple fait de penser à ma situation mon esprit devient vague, troublé), j’éprouve des difficultés sur le plan de l’humeur. Je me sens épuisé juste à effleurer ces sujets. Je n’ai pas de place pour autre chose que la rumination de ma situation.
– Je préfère mettre mon argent sur des activités pour me changer les idées.
– J’ai une dépendance.
– J’ai de la difficulté à mettre mes limites. D’ailleurs, je les connais mal.
– J’ai de la difficulté avec les séparations. Je crains la solitude et l’opinion des autres est très importante pour moi.
Pas drôle cet article ! J’ai envie de faire autre chose et oublier tout « ça ».
– santé relationnelle
– J’évite certaines relations par crainte de ma réaction émotive.
– Je n’ose pas aller vers les autres pour ne pas être de nouveau blessé-E.
– À l’opposé, je crains de blesser l’autre personne si je m’affirme avec ma vérité.
– Lorsque l’on aborde certains sujets précis lors de discussions, je me sens mal à l’aise — j’ai le goût de fuir : quels sont ces sujets qui me dérangent ?
– Je fais beaucoup d’efforts pour montrer aux autres que tout est parfait dans ma vie.
– J’aime trouver des coupables. Ils ne sont pas assez punis.
– J’ai tendance à m’exclure de la vie en général. J’ai parfois des idées d’en finir. Si cette réaction vous concerne, identifiez le plus précisément possible : quand, face à qui, dans quelle circonstance.
– santé spirituelle
– J’éprouve de l’anxiété et de l’inquiétude.
– Je suis attiré par l’ésotérisme et je préfère les solutions externes qui ne m’engagent pas personnellement.
– Je connais peu et mal mes valeurs profondes.
– J’évite les discussions sur le sens de la vie.
– La culpabilité paralyse mes efforts de régler définitivement le problème.
– Je n’ose pas rompre certaines relations toxiques.
– La honte m’empêche de croire en ma valeur.
– Je me dévalorise ou je me survalorise.
Avec l’ensemble de vos réponses, vous avez maintenant un tableau assez précis de vos stratégies d’évitement. Résistez au défaitisme et à l’envie de fuir devant ce tableau. Souvenez-vous. Fuir une situation trouble ne règle rien.
Il est maintenant temps de passer autrement à l’action. Je ne vous laisse pas seul-E avec vos réponses. Dans les prochains articles nous regarderons comment faire face au situations troubles. Mais en attendant je vous suggère l’article suivant : Traverser les périodes troubles de la vie IV – Résistez !
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Lectures suggérées :
Scott, Peck. Le chemin le moins fréquenté, Robert Laffont, Paris, 1978, 379 p.
Articles complémentaires :
La méditation un chemin de réalisation de soi
Traverser les périodes troubles dans la vie II — Mais pourquoi ?
Traverser les périodes troubles dans la vie I — La vision
Lionel Sansoucy
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