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Marcher sur mon Noble chemin de vie

par | Avr 15, 2018

Marcher sur mon Noble chemin de vie

Marcher sur mon Noble chemin de vie. Quelle résonance ce titre a-t-il pour vous ? Et pourquoi qualifier de noble mon chemin de vie, direz-vous ?

Le premier réflexe lorsque l’on regarde son parcours peut être une critique sévère et des sentiments mitigés envers soi et les décisions passées, ou envers d’autres personnes.

Ce billet traite de la fierté et de la reconnaissance. Il importe de distinguer la fierté de l’orgueil. L’orgueil se reconnaît par une appréciation de ses actions tournée exclusivement vers soi. Il se caractérise par l’arrogance et le manque de considérations pour les autres, ce qui entraîne des relations difficiles.

La fierté est liée à la reconnaissance de sa valeur propre. On peut être fiers de ses actions ou de l’œuvre accomplie, mais la vanité est absente. On peut être fier et demeurer humble, alors que l’orgueil a besoin de paraître.

La fierté vient parfois se mêler à la culpabilité, la honte l’interdit. On aura même la fantaisie de vouloir retoucher le passé, à la manière du maquilleur qui cache les imperfections d’un vieux film en noir et blanc.

Comment réconcilier son histoire avec le Noble chemin de la vie ?

La réponse surprenante est : en voyant notre vie comme une œuvre. L’histoire des deux tailleurs de pierres est éloquente à ce sujet. Un passant demande au premier tailleur de pierres ce qu’il fait ? Ce dernier lui répond : « Je taille ces pierres. C’est éreintant, sale et peu payant… Je me demande pourquoi je fais ce métier. » Le deuxième tailleur de pierre, fier et souriant, les mains crevassées et pleines de poussière, répond à son tour : « J’aime bien mon travail. — Intrigué, le passant lui demande pourquoi. — Parce que, dit-il, je construis une cathédrale. » Même travail, une œuvre différente. La fierté est liée à la vision.

Boris Cyrulnik disait à ce propos : « Nous sommes les pantins de nos récits. Le sentiment de honte ou de fierté qui accable nos corps ou allège nos âmes provient de la représentation que nous nous faisons de nous-mêmes¹ ».

Se réconcilier demande d’adopter un regard différent sur soi et sur la vie. Cela demande un effort pour reconnaître que l’ensemble de nos expériences passées constituent notre Noble chemin. En fait, cet effort est celui de l’accueil de notre ombre que l’on a tendance à rejeter. La réconciliation passe par le creuset de l’unification.

Le simple acte de vouloir se réconcilier, c’est déjà marcher sur le Noble chemin de sa vie. Le terme Noble chemin correspond dans la sagesse orientale, à l’exercice de la voie du milieu. Il est empreint de dignité et de force tranquille. Cette voie est celle de l’accueil, du non-rejet, à partir du Soi. Cette instance supérieure ne juge pas et ne condamne pas la personne, elle est résolument tournée vers les valeurs fondamentales qui prennent leur assise sur l’amour.

On reconnaît le fait d’être centré au niveau du Soi lorsque les fausses images que l’on s’attribue en pensant à ce que nous aurions pu être, ou ne pas être, sont remplacées par une tranquillité d’âme qui renonce à la perfection et à la performance. L’authenticité est la marque du Noble chemin.

Marcher sur le Noble chemin de sa vie commence par s’accepter avec toutes ses parties dans le but de refaire l’unité perdue en cours de route.

Le Noble chemin est la voie du cœur qui conduit directement à une relation intime avec l’Essence de la vie. Se réconcilier, c’est établir la paix en soi pour réaliser ses valeurs supérieures. C’est ainsi que notre présence, si humble soit-elle, participe à la restauration du monde, qui plus que jamais, attend une action bonne de notre part.

¹ Mourir de dire : la honte, ed. Odile Jacob, 2012

Amicalement,

Lionel Sansoucy

L’atelier Marcher sur votre Noble chemin de vie de la série Les Chemins de guérison est maintenant terminé. Les lecteurs de cet article ont aussi appréciés Comme une tour aux quatre vents dans Les carnets de méditation

2 Commentaires

  1. Avatar

    Je découvre de très beaux et de très belles expressions dans cet article. Des mots qui tout à coup me réconcilient avec qui je suis. Cela même si la confiance en soi y est, il est certes vital de prendre conscience que nos expériences, positives et négatives, le Noble chemin de notre de vie, est effectivement ce que nous sommes. Je suis, lors d’heures sombres, effectivement très critique à mon égard.

    De nos erreurs, il ne faut certes pas avoir honte, ou de regrets, chose que j’ai moi-même tendance à oublier parfois.

    Merci, Lionel, pour ce beau texte qui se lit et se ressent comme un baume sur mon esprit et mon âme.

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  2. Avatar

    Merci Lionel pour ce très beau texte. Il me rejoint profondément. Cette période de ma vie en route sur mon Noble chemin en est une d’une intériorité plus intense. j’aime bien le passage qui suggère de voir notre vie comme une oeuvre. J’apprécie beaucoup.

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