Soyez sans crainte !

Et si Noël était vécu avec notre expérience personnelle et collective ? Est-ce que Noël nous touche vraiment, je veux dire de manière intime ?

Qu’a à voir la venue de cet enfant au milieu de mes soucis quotidiens ? Quel sens a cette bonne nouvelle dans mes combats et mes inquiétudes ?

Titre : « Angels We Have Heard on High » – Source : voir ci-bas.

Soyez sans crainte ! C’est par ces paroles que l’ange du Seigneur annonce aux bergers la fin du règne des ténèbres. Les bergers sont justement ceux qui sont au bas de l’échelle sociale de l’époque, et bien souvent, de leur estime personnelle.

Cette percée de lumière qu’apporte le Messager est un véritable choc pour ces gardiens dont les moutons avaient plus de valeur qu’eux. Aujourd’hui, l’image de l’ange ne parle plus. Les lutins malicieux ont pris la relève dans l’imaginaire du marketing de Noël.

Au-delà des murs d’incrédulité que des années de déception ont érigés, si nous tendons l’oreille, nous pouvons de nouveau entendre ce chant magnifique des anges-chanteurs : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts. Et paix sur la terre parmi les hommes et les femmes qu’il agrée » (Luc 2.14). Ce message nous est adressé personnellement.

L’incarnation de Dieu annonce la fin du règne des ténèbres, mais ne signifie pas sa disparition pour autant. Dorénavant, la paix et de la miséricorde lui font obstacle ; la plus faible lueur est plus forte que les plus grandes noirceurs.

Si nous comprenons les ténèbres comme le chaos engendré par la division qui empêche la paix fondamentale de notre être, cela signifie que le Tohu-Bohu de la Genèse fait partie de notre intimité. Dans sa forme, Tohu indique la confusion, la stupéfaction. Bohu, c’est le vide et la solitude. Solitude forcée, incompréhension devant ce qui nous arrive, difficultés à établir des liens durables et bons. C’est ce que me disait une dame dernièrement : j’aimerais ça voir un peu de lumière dans ma vie. Je ne sais plus où j’en suis, tout est tellement compliqué… Je souhaiterais pouvoir m’endormir et ne me réveiller qu’après les fêtes. Ténèbres, solitude, confusion. N’est-ce pas là l’expérience de plusieurs ?

Regarder à la lumière et non aux ténèbres  

Dans ces périodes troubles où le Tohu-Bohu semble régner de manière absolue, il importe de lui résister et de regarder ailleurs.

Noël nous invite à suivre l’étoile. C’est-à-dire viser ce qu’il y a de plus beau, de plus noble en soi et marcher dans cette direction.

Pour voir ailleurs, il faut lever la tête, et autre chose également : il faut s’arrêter, écouter et consentir à entrer dans l’invisible qui fait du Bien.

Noël, c’est le désir réalisé de l’union du ciel et de la terre en nous. Cet acte de foi peut paraître absurde à la raison, surtout si notre valeur personnelle est réduite à ce que nous produisons et consommons.

La plénitude retrouvée !

Mais ce que nous dit ce petit enfant emmailloté à la manière dont nous le sommes dans nos existences, c’est que vous avez de la valeur sans que rien vous soit exigé. Que vous êtes accepté avec vos faiblesses, et vos échecs ! Vous êtes aimé par-dessus tout.

Rien ne donne plus de joie que cette rencontre intime avec cette part divine qui nous attend. Aujourd’hui, c’est à nous qu’il incombe de préserver cette Présence tout intérieure et discrète, si facile à oublier. Elle se tient juste là, en filigrane de notre existence, dans l’instant présent qui laisse entrevoir l’inimaginable Nouvelle.

Dans le silence de Noël, joignons-nous à ce chant : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts. Et paix sur la terre parmi les hommes et les femmes qu’il agrée ».

Sur ce, Bien-aimés, je vous souhaite un Joyeux Noël.  ω

Amicalement, Lionel S.

Pour aller plus loin…

L’étoile du matin

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« Angels We Have Heard on High » Kevin MacLeod (incompetech.com) Licensed under Creative Commons: By Attribution 3.0 License http://creativecommons.org/licenses/by/3.0/