L’attitude ondamentale de l’oraison du silence intérieur est l’ouverture à Dieu et cet acte d’ouverture est ce qui semble le mieux résumer l’attitude chrétienne dans la vie quotidienne que sont la confiance et la patience qui en découle.
Lorsque, tournés vers l’intérieur, nous répétons comme un mantra le mot maranatha, il prend la forme et l’intention d’une prière. Prière de demande, Viens Seigneur Jésus (ou Que vienne le Seigneur), c’est également une invitation répétée sur un ton de supplique en écho au psalmiste. Mon âme languit après ton salut. Je m’attends à ta parole. Ps.119.81
Cette prière, Maranatha, ne fait pas que diriger notre attention vers le Seigneur à travers le labyrinthe de nos expériences diverses de vie. Et vous savez combien tumultueux peuvent être « à l’occasion » les tourbillons de nos expériences lors de la période de méditation. Il y a là un apprentissage de première importance et qui est aussi rattaché à la patience et à la confiance.
Dieu ne répond pas nécessairement immédiatement à cette demande Viens ! Il n’est pas pressé. Il n’a ni cellulaire ni internet haute vitesse par lequel en une fraction de seconde la réponse nous arriverait. Ce qui survient est d’un autre ordre. De cette attente naît une impression nouvelle d’un sentiment connu et noble et qui semble se renouveler de manière inattendu. De la bonté naturelle de l’être humain pointe une bonté qui fait s’écrouler certains murs qui empêchaient la véritable relation à soi-même et à l’autre. C’est aussi une qualité de l’écoute fondamentale mais nous n’aborderons pas cette facette ce soir.
Le sentiment de confiance fait son œuvre et on ne peut appeler la Bonté, qui est aussi le nom du créateur, sans que celle-ci fasse irruption dans notre vie. Le méditant et la méditante apprennent qu’il n’y a rien à craindre malgré leurs errances existentielles. C’est à travers nos failles que notre prière silencieuse se fait entendre et c’est par elles que Dieu s’invite.
La réponse
Dans les premiers temps de la méditation, la réponse divine prend différentes formes, un peu à l’image des feuilles des arbres à l’automne. Nous pouvons reconnaître quelques marques de visite divine en réponse à notre demande Viens Seigneur! C’est d’ailleurs sa promesse : Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Actes 2.39.
Un des signes reconnaissables de sa visite (sa marque) est précisément la bonté qui se renouvelle dans la personnalité du méditant ou de la méditante, et cette bonté prend la forme de la tendresse. Au début, les coins carrés ou cassants de la personnalité changent : le goût de la critique diminue, les jugements inopportuns envers soi et les autres tout comme les impatiences font place à ce que je qualifierais de tendresse compréhensive. C’est que la bienveillance de l’Éternel n’est pas épuisée, Et que ses compassions ne sont pas à leur terme; Elles se renouvellent chaque matin. Grande est ta fidélité. La 3. 22-23.
Encore un mot si vous le permettez sur la prière silencieuse et le mot maranatha.
Dans la supplication incessante Viens Seigneur Jésus que nous lui adressons se cache souvent, de manière inconsciente, la véritable nature de notre demande. Heureux sommes-nous que l’Esprit qui prie en nous connaisse nos véritables besoins! Il convient de se souvenir que: Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et cela vous sera accordé. Mc.11. 24.
Ici, confiance, patience et tendresse sont réunis dans cette promesse. Notre Maranatha n’est-il pas la demande à Jésus (ou à l’Esprit saint) de mener une situation donnée vers son accomplissement ? Lorsque nous prions ainsi, nous invitons le Seigneur dans nos fragments d’existence que, bien souvent, nous n’osons pas regarder et visiter nous-même. En réponse à notre demande, par sa puissance créatrice, le Seigneur s’invite dans notre vie pour la conduire vers son accomplissement, un accomplissement que nous ne pouvons pas même imaginer, un accomplissement qui passe par la bonté régénératrice venant des origines : Et Dieu vit ce qu’il avait fait, et voici : c’était très bon. Gen. 1 31.
La réponse de Dieu à notre invitation est toujours créatrice et elle transforme nos situations existentielles et les conduit vers leur plein épanouissement.
Arrêtons-nous ici pour ce soir et allons avec confiance et ouverture à cette rencontre intime. Maranatha! ◊
Texte remanié de la rencontre du 11 octobre 2011
Textes bibliques : Actes 2.39, Genèse 1.31, Lamentations 3.22-23, Marc 11.24, Psaumes 119.81
Source de la lettrine du texte : Produced by Chris Curnow, Joseph Cooper and the Online Distributed Proofreading Team at : Le projet Gutenberg
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