La sortie des émotions sombres
Nous vivons dans un monde fabriqué de nos mains. Où que l’on pose notre regard, les paysages et les environnements sont transformés à notre image et nous renvoient à nous-mêmes. Lorsque le même est l’unique référant à notre identité, il ne faut pas s’étonner de la hausse constante des différents maux et symptômes qui nous affectent.
Nous nous excluons du monde et non satisfaits de cette auto-exclusion, nous détruisons l’altérité que la nature nous offre. L’équilibre est rompu entre notre moi véritable et la nature qui par sa simplicité nous ramène à la vie simple.
Entrer en relation étroite avec la nature, accepter ses enseignements et recevoir la sérénité qu’elle diffuse est la sortie de la déréliction des émotions sombres.
L’âme singulière souffre
L’âme singulière souffre d’être enfermée dans la superficialité des choses matérielles. Elle revendique à travers différents malaises psychosomatiques et troubles sociaux, un retour vers la simplicité. Hildegarde de Bingen aimait dire à ses sœurs que le corps est le chantier de l’âme où l’esprit vient faire ses gammes. S’unir à la Sagesse (la Sagesse est l’autre nom de l’Âme du monde) est un mouvement fécond qui réordonne ce qui est désaxé et refait l’unité foncière, source d’équilibre, de santé et de joie.
La rupture du corps et de l’âme souffre aussi de la perte de relation avec l’esprit. Renouer avec l’esprit (qui n’est pas le mental) ce grand oublié des temps modernes, redonne l’équilibre manquant.
Ce qui importe
Cette trilogie corps, âme et esprit est une relation qui exige de lever les yeux et regarder autrement, c’est-à-dire de contempler l’infini et de faire un avec sa résonnance. Les galaxies sont aussi la nature, elles participent avec les étoiles aux mêmes mouvements de vie qui nous animent. Mais ce qui importe ce n’est pas ce que nous regardons, mais comment nous regardons. L’important est de voir, de relier notre regard à notre cœur¹.
Vers le véritable rétablissement
L’obstacle vers le rétablissement véritable serait de trop y penser, plutôt que vivre cette expérience d’union. La simplicité de la présence, se baigner dans cette atmosphère d’infini induit déjà les changements qui font passer de la déréliction à la bénédiction.
Pourquoi attendre ?
Nous avons rendez-vous avec l’Âme du monde. Levons-nous et allons marcher avec la nature ( et non pas seulement dans la nature), relevons la tête et choisissons une étoile particulière, elle sera notre guide vers la Lumière au centre de notre être. C’est ce que je vous souhaite.
Cet article clôt cette série sur l’alchimie des émotions sombres.
Pour aller plus loin dans votre réflexion :
La voie vivante. L’avancée du corps-esprit de Pierre Bertrand chez Liber, 2017
¹ Cité dans : Cinquante-deux questions indiscrètes pour mieux se connaître, p. 78-79
Merci Lionel! J’ai trouvé cette série d’articles très inspirante.